mardi 17 novembre 2009

L'or profite de la désaffection des banques centrales pour le dollar

L'or profite de la désaffection des banques centrales pour le dollar

L'investissement en or fait chaque jour davantage d'émules. C'est maintenant au tour des banques centrales de plusieurs pays en voie de développement d'afficher leur préférence pour le métal jaune au détriment du billet vert.

La parité du billet vert face à l'euro évolue toujours aux environs de son point bas depuis douze mois. La désaffection vis-à-vis du dollar procède au même pas soutenu que ceux de la performance des marchés d'actions et de l'appétit des investisseurs pour certains métaux, dont les fondamentaux s'améliorent rapidement. C'est dans ce contexte qu'hier l'once d'or au comptant a une nouvelle fois amélioré son record historique, en se hissant à près de 1.137 dollars. Et ce n'est pas fini. Selon les analystes graphiques, l'objectif de court terme des 1.150 dollars est désormais à portée, ce qui ouvrirait à l'once la voie des 1.200 dollars.

Le sentiment très favorable à l'égard du métal jaune est également entretenu par plusieurs banques centrales. Hier, l'institut russe d'émission a déclaré par la bouche de son vice-président, Alexeï Oulioukaïev, être prêt à racheter la totalité de l'or que le Gokhan, le Fonds russe des pierres et des métaux précieux, projette de commercialiser. Il s'agirait de 50 tonnes, la plus grande quantité jamais proposée au marché depuis la chute de l'empire soviétique.

Deutsche Bank considère que l'engouement pour l'or ne se cantonne pas aux banques centrales russe ou indienne, laquelle a récemment procédé à des achats massifs auprès du FMI (200 tonnes). La banque allemande estime qu'il est partagé par ses homologues chinoise, japonaise, taïwanaise, singapourienne, brésilienne et coréenne. Autant dire que la totalité des économies émergentes les plus dynamiques souhaitent diversifier leurs réserves de change au détriment du billet vert et en faveur - quoique pas uniquement - de l'or.

Lame de fond

La Chine a annoncé qu'elle avait déjà accru ses réserves officielles de 600 à 1.054 tonnes. Cette lame de fond fait prédire à BlackRock, qui est à l'origine des principaux fonds de la planète investis en matières premières, que les banques centrales vont être acheteuses nettes de métal jaune en 2009. Et ce après deux décennies d'affilée où elles ont été vendeuses nettes. Depuis 1989, les détentions de métal jaune des instituts d'émission avaient fondu d'un sixième. Evy Hambro et Catherine Raw, les gérants de Black Rock, rappellent que l'or est entré dans un marché acheteur depuis 2001. Pour eux, la crise financière a accéléré cette tendance, également soutenue par les fondamentaux, dont l'inexorable déclin de la production minière depuis 2001. En 2008, son niveau a été le plus faible depuis 1996. Et elle n'est pas prête de rebondir compte tenu du coût total moyen élevé (environ 900 dollars l'once) et des délais physiologiques pour ouvrir de nouvelles mines (de 5 à 7 ans). Quant à la demande physique issue de la joaillerie (60 % à 80 % de la demande totale), Black Rock pointe les perspectives positives du marché chinois. Le seul au monde qui a progressé au deuxième trimestre (+ 6 %).


Source : Lesechos

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