lundi 25 mai 2009

La demande d'or explose, (lesEchos)

La demande d'or explose, (lesEchos)
"Attendu depuis plusieurs trimestres, le tournant a enfin eu lieu entre janvier et mars. La demande d'or comme véhicule de placement financier a dépassé en volume celle émanant de la joaillerie et d'autres industries selon le dernier rapport du Conseil mondial de l'or (CMO). Au premier trimestre, la consommation d'or des joailliers a fondu de près d'un quart d'une année sur l'autre, à seulement 339 tonnes. « La demande de la joaillerie a baissé aussi bien à l'est qu'à l'ouest, avec pour seules exceptions notables, la Chine et Hong Kong », précisent les économistes du Conseil. La raison ? Les prix élevés bien sûr, mais aussi la multiplication des ventes de bijoux par les particuliers de plusieurs pays dont l'Inde.

« Les joyaux en or jouent un rôle unique de véhicule d'investissement dans beaucoup de pays », expliquent-ils. La descente a été encore plus abrupte pour les achats de l'industrie dentaire, de l'électronique et d'autres secteurs manufacturiers : - 31 % à 80,2 tonnes. La crise est passée par là. Les bonnes nouvelles ne sont venues que de la demande d'or comme moyen de placement qui, toutes catégories confondues, a attiré quatre fois plus de métal qu'au premier trimestre 2008. La barre des 600 tonnes a été frôlée.

La France fait bande à part

Les craintes suscitées par la gravité de la crise financière sont à l'origine de cet engouement. La simplicité de ces produits financiers, qui se négocient comme des actions, et leur grande transparence, car ils se cantonnent à répliquer les cours, en ont fait des vedettes. A l'inverse, les lingots et les médailles ont été délaissés. La France a fait bande à part car elle s'est confirmée « acheteuse nette de lingots et de pièces pour le deuxième trimestre consécutif ». Seules se sont sorties d'affaire les médailles officielles, avec une augmentation de 154 % à 72,6 tonnes. L'embellie des prix de l'or a eu également des petits effets bénéfiques sur la production minière, qui a crû de 3 % sur un an, à 560 tonnes. Fort de ces chiffres, le Conseil prédit à l'or un avenir radieux. Persuadé que même si la conjoncture économique s'améliore, les investisseurs se tourneront encore vers l'or pour « se protéger de l'érosion du capital résultant de l'inflation à venir ».